Mirai no Arisu

Ce jour là, au bal organisé par les jumeaux Walker pour fêter leur arrivée à Saint-Churcholia, petite bourgade à cinquante miles de Londres, l'ambiance générale était joyeuse et agréable pour le plus grand bonheur des invités et de Nathanaël. Il était le jumeau le plus aimable et jovial et était aimé déjà de ses voisins. Il possédait de grands yeux émeraudes qui nous illuminaient presque de lumière et de beauté lorsqu'ils nous regardaient, souvent agrémentés d'un sourire éclatant qui faisait battre le cœur de ces dames. Oui, Nathanaël avait toujours été très apprécié et c'était ce pourquoi il était, dit-on, l'exact opposé de son frère Wilhem. Ce dernier était doté, semble-t-il, d'un orgueil si grand qu'il ne daignait même pas regarder les demoiselles assises à côté de lui, en attente d'un cavalier, et qu'il ne leur adressait même pas la parole ! Il se contentait de regarder, lasse, les danseurs dont son jumeau faisait partie. Il parlait si peu et restait tellement à l'écart qu'il s'était, au contraire de Nathanaël, attiré l'antipathie de ses nouveaux voisins.
Mais cela le gênait peu, pour ne pas dire pas du tout. Il détestait plus que tout ces festivités auxquelles il était constamment invité mais il était, malheureusement, obligé d'y aller, pour ne pas avoir encore plus mauvaise réputation et parce que sa famille voulait qu'il essaye tout comme son frère de se trouver une femme respectable. Mais,lui persistait à penser que ce n'était pas dans ce genre d'endroit qu'il trouverait ce qu'il voulait, si il voulait quelque chose. Selon lui, ne se trouvait ici que des femmes de campagne sans aucun atouts cherchant un mari fortuné avant de vivre confortablement, et il méprisait cet espoir qu'alimentait ces dames-ci. Il méprisait cette société de fortune et d'héritage. Il aurait voulu qu'on le laisse tranquille une fois pour toute et il ne voulait pas se marier, quitte à finir sa vie seul. Il avait toujours été seul de toute façon, laissé derrière, dans l'ombre de ce jumeau qu'il était venu à détester mais qu'il ignorait désormais. Ils étaient devenus comme deux étrangers au plus grand regret de Nathanaël qui ne comprenait pas pourquoi son frère s'obstinait ainsi à l'éviter.

Malgré cette absence de participation de sa part, le bal continuait sa route dans le temps. On pouvait voir bon nombre de couleurs pastels ou flamboyantes qui se déplaçait au gré des pas de ces jeunes femmes qui étaient tout sourires. Le temps avait été magnifique et dégagé toute la journée et on pouvait encore voir à travers les grandes fenêtres, le soleil couchant qui allait sous peu laisser place à la Lune, toujours accompagnées des étoiles.
C'était ainsi que personne n'avait pu prévoir cet éclair des plus blanc qui arriva en un instant pour repartir plus vite encore mais qui avait réussi à aveugler l'assemblée pendant plusieurs minutes, provoquant une petite vague d'inquiétude car cet éclair avait semblé si proche, comme si il était venu dans la pièce-même.

Nathanaël fut le premier à ré-ouvrir les yeux et il alla directement voir si tout les convives allaient bien. C'était alors qu'il arrivait au milieu de l'immense pièce qu'il vit une jeune fille, étalée par terre.
Il se dirigea vers elle immédiatement, la retourna et posa sa tête sur ses genoux. D'abord, il pensa que c'était une des invités, puis il la fixa et explora des yeux son corps de haut en bas et il constata que sa toilette était des plus étranges et inappropriées. En effet, la jeune fille aux longs cheveux dorés ne portait qu'une simple robe d'un blanc pur et ne semblait pas avoir de sous-vêtement, ce qui troubla un peu le jeune homme. Il nota également la présence d'une petite étiquette bleue accroché au bout d'un ruban, blanc lui aussi, attaché à son cou. Il la retourna pour voir si quelque chose était écrit dessus. Il n'y avait qu'un simple «Alice » inscrit en lettres roses.
« Alice... Quel magnifique prénom, mais pourquoi l'attacher ainsi à son cou ? » pensa-t-il.


Puis, les personnes présentes reprenaient elles aussi leurs esprits et se demandaient ce qu'il c'était passé et, celles qui étaient près de lui, se questionnaient sur cette étrange jeune fille. Wilhem, au fond, restait toujours de marbre comme si rien ne s'était passé et il ignorait royalement l'attroupement qui s'était formé autour de Natahanaël, tel des planètes qui se rassemblait et tournaient autour d'un soleil.

Lui, il prit la fille dans ses bras et se dirigea vers les chambres à l'étage en présentant milles excuses aux invités. Wilhem tourna à peine les yeux et déclara le bal terminé, incitant ainsi les gens à partir. Ils prirent tous cet ordre très mal mais l’exécutait tout de même, en se promettant de ne plus jamais lui adresser la parole. Il monta également à l'étage et suivit son frère, curieux de voir ce qu'il allait faire de cette étrangère.

Le jeune Natahanaël posa délicatement la belle inconnue sur le grand lit d'une des chambres. Puis il remit quelques draps sur elle pour pas qu'elle n'ait froid avec sa tenue légère, bien qu'il fit très chaud en ce mois de Juin. N'ayant pas vu son frère qui l'avait suivi, il restât assis et observait le visage de son invitée un peu spécial et il ne pouvait pas s'empêcher de remarquer la beauté hors du commun de son visage endormi. Il distinguait à la lumière du crépuscule qui s'installait, accompagnée de celle des bougies ses traits fin et sa peau ivoire. Elle avait des longs cheveux blonds légèrement ondulés dont quelques mèches ornait son petit visage, mèches qu'il n'hésita pas à repousser afin de mieux apprécier cette magnificence. Wilhem qui n'était toujours pas décidé à adresser la parole à son jumeau referma la porte sèchement ce qui sortit Nathanaël de ses agréables pensées. Il essaya de rattraper son frère pour tenter d'entamer une conversation mais celui-ci avait déjà disparu dans les longs couloirs de la demeure.
Il appela alors une des femmes de chambre et demanda à ce qu'on s'occupe d'Alice comme une invitée digne de ce nom et repartit également dans sa chambre. Avant de s'endormir, il se posait beaucoup de questions qu'il espérait élucider le lendemain...

Il était 9 heures du matin lorsque l'une des centaines d'employés du manoir entra dans la chambre de Nathanaël pour le réveiller. Elle ouvrit doucement les grands et longs rideaux, pour ne pas le brusquer, et laisser entrer les premiers rayons du soleil.
Nathanaël mit une main devant ses yeux et se relevait difficilement. Il avait très mal dormi cette nuit là et avant tant voulu que le matin ne vienne pas. Mais il était là, comme tout les jours, et il l'aveuglait par sa vigueur. Il se leva tout de même et s'habilla avant de se précipiter vers la chambre où avait dormi Alice. Il entra en oubliant de frapper d'abord à sa porte mais il la trouva toujours endormie. Elle avait tout de même bougé pendant la nuit ce qui rassura un peu le jeune homme.
Il prit une chaise et se replaça à ses côtés, espérant qu'elle se réveille bientôt.

Et ses espérances furent rapidement exaucées. La belle Alice ouvrit délicatement ses yeux,qui se trouvaient être d'un bleu azur profond, et inspecta la pièce de fond en comble avant de reposer son regard sur Nathanaël qui la contemplait.
«Ses yeux... Ils sont si beaux et si profond, elle est vraiment magnifique. » se dit-il avant d'oser lui parler réellement …
-Bonjour, tu as bien dormi ? Lui demanda-t-il en souriant.
Il n’obtint pas de réponse. La jeune fille se contentait de le fixer d'un air ébahi, comme si elle ne connaissait rien et découvrait ce monde.
-Tu comprends ce que je dis ?
La belle Alice ne bougea pas et fixait toujours autant le jeune homme dont les joues commençaient à s'empourprer avec un regard si intense posé sur lui.

Wilhem entra dans la chambre sans que personne ne l'eu entendu et pour la première fois en plusieurs mois, il adressa la parole à son frère.
-Alors, tu compte faire quoi d'elle ?
-Wilhem ! Je sais pas vraiment, on dirait qu'elle ne comprends pas ce qu'on dit …
Soudain, Alice sembla se souvenir de quelque chose. Elle sorti d'un pli de sa robe, une petite enveloppe et la tendit amicalement à Nathanaël. Elle était vide dépourvu de toute inscription, il l'ouvrit et découvrit un petit bout de papier. Il le déplia et lut le petit paragraphe qu'il était écrit dessus...